Le Sourire du Diable, de Antonia Hodgson

Titre : Le Sourire du Diable

Auteur : Antonia Hodgson

Editions : XO

Pages : 480

Prix : 19,90

" « Bienvenue à Marshalsea, môssieur... »

Londres, 1727 : le jeune Tom Hawkins, qui a refusé de devenir révérend comme son père, ne vit que pour le jeu, la bière, les femmes. Criblé de dettes, il est envoyé à Marshalsea, une prison des bords de la Tamise où sont réunis les débiteurs de la ville. Dans cette prison, l'argent décide du sort de chacun. Les plus riches, comme Tom, mènent une vie de château – ou presque – avec lingerie et domestiques. Ils ont même droit à une taverne?! Les autres croupissent dans l'aile insalubre et coupe-gorge de l'établissement. Dans ce monde souterrain impitoyable, Tom Hawkins affronte des personnages plus avides, fourbes et cruels les uns que les autres. Il ne peut faire confiance à personne. Surtout pas à son compagnon de cellule, l'ironique Samuel Fleet, qui incarnerait le diable ! Sa rencontre avec la séduisante Kitty Spark pourrait bien tout changer... "

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Marshalsea est une petite ville dans la ville, elle est régit par un gouverneur violent et alcoolique qui tire profit des commerces de la prison. On y trouve tavernes et barbier où les débiteurs peuvent venir garnir les bourses des autorités.

C'est dans cette atmosphère particulière que va être précipité notre héros, Tom Hawkins, pour une dette de loyer. Là-bas tout est régit par l'argent, le pauvre homme n'en possède pas et a en plus la fâcheuse tendance à se mettre dans les ennuis jusqu'au cou rien qu'en faisant deux pas. Peut-il faire confiance à son colocataire, que tout le monde surnomme de Diable et qui aurait du sang sur les mains ? Tom doit vite sortir de cet enfer et il va accepter d'enquêter pour retrouver le meurtrier se cachant parmi les détenus.

En ouvrant ce livre, je ne m'attendais pas à apprécier autant cette lecture. L'auteur s'est beaucoup documentée est ça se ressent. Ce roman possède une profonde réalité historique. La prison de Marshalsea a vraiment existé et regroupait entre autre les débiteurs, les accusés de sexualité déviante et les condamnés pour incitation à la rébellion. Même les personnages secondaires ont une réelle consistance. L'auteur s'est inspirée de personnalités ayant réellement séjourné dans la prison, qu'on retrouve dans un glossaire à la fin. 

J'ai beaucoup aimé la description des odeurs et des sensations. L'endroit où séjournent ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir une chambre est glauque, affreux, suinte la maladie et la mort, une nuit a suffit au héros pour être marqué et moi aussi. C'est très bien écrit et on sent courir les rats sur notre peau, on sent la puanteur qui se dégagent des cadavres sortis chaque matin des geôles où s'entassent plusieurs dizaines de prisonniers.

L'intrigue aussi est bien ficelée, avec retournements de situations et révélations jusqu'à la fin du roman. J'ai passé un très bon moment avec ces personnages et je le recommande pour l'agréable plume de l'auteur. Par contre si vous êtes un peu sensible, je ne suis pas sûr que se soit une bonne idée de le lire. J'ai trouvé les passages dans le quartier pauvre vraiment très marquants.