Les bébés de la consigne automatique, de Ryû Murakami

Éditions : Philippe Picquier Prix : 10.70 Pages : 521

" Hashi et Kiku, deux bébés abandonnés dans une consigne de gare, passent leur petite enfance dans un orphelinat. On suit en parallèle les destins des deux frères, décrivant le mécanisme qui les pousse à revivre sans cesse le traumatisme de leur enfance, racontant comment ces enfants purs et attachants passent du statut de victimes à celui de bourreaux. "

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Mon avis va peut-être sembler un peu décousu mais je l'ai écrit alors que je venais de terminer le livre et j'étais complètement retournée. 

En deux mots : J'ai adoré. 

Comme toujours avec Murakami, c'est sombre, dérangeant mais également percutant et addictif.

On plonge dans le malsain dès les premières lignes du roman et ça continu tout du long, de plus en plus sombre, de plus en plus glauque. La violence est partout, tout le temps, que ce soit dans les paroles ou dans les actes, elle est là, elle vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Ce livre vous retourne l'estomac, c'est écœurant, c'est du sang, des larmes, de la sueur et du sexe. On entre dans le pire de la société et c'est à ne pas mettre entre toutes les mains. 

Il y a de la folie aussi, beaucoup. Que ce soit avec Kiku ou Hashi, elle plane lentement autour d'eux en tentant de les engloutir totalement. Les deux enfants ont terriblement souffert, dès les premières heures de leur naissance et il y en a des traces. On se sent mal à l'aise en lisant leur histoire, on se demande si tout va s'arranger ou pas jusqu'à la fin. J'ai trouvé la fin absolument géniale, douce et amère en même temps. Terrible mais comportant finalement une lueur d'espoir, enfin peut-être, si elle ne se fait pas dévorer avant.

En fait tout le livre est génial, c'est très spécial mais maîtrisé de A à Z. Je me suis sentie mal à la lecture et j'ai du faire des pauses pourtant j'avais du mal à me défaire de l'atmosphère. 

Ce n'est pas le premier que je lis de cet auteur et je trouve qu'il a beaucoup de talent (en fait, c'est même carrément plus que du talent à ce niveau d'habileté) et je conseille ses romans mais je pense qu'il vaut mieux commencer par quelque chose de plus "soft" avant de se lancer dans ce livre de 500 pages qui est tout de même lourd à supporter.